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Ednancyview

Excisée.

15 Avril 2014, 15:22pm

Publié par Isabelle Billon

Excision des jeunes filles

Excision des jeunes filles

         Dans le village de Dabakala situé au Nord de la Côte d’Ivoire, 94% de la population est musulmane. Bien que les villageois travaillent durs pour assurer le développement de la région, la plupart reste très attachée aux traditions. Depuis toujours, ils pratiquent de nombreux rituels à buts différents. L’excision fait malheureusement partie de ces coutumes. Elle est obligatoire pour toute jeune fille de l’âge de sept ans. Le but de cette pratique est de préserver la virginité de la future femme et de lui assurer « un bon mariage ». 

Maïmouma, une femme de trente ans a, elle aussi été excisée. Aujourd’hui, elle se bat contre cette coutume afin d’offrir aux petites filles encore sauves, un avenir meilleur.

   As-tu encore des souvenirs de ton excision ?

Je me rappelle encore de mes tantes qui, m’ont amenée dans un endroit non loin du village. Je me souviens aussi de la douleur.  La douleur est toujours présente, même après le mariage.

            Quelles ont été les conséquences de l’excision dans ta vie ?

Je ne sais pas. Je ne savais pas que cette pratique était mauvaise avant d’arriver au lycée. L’école m’a aidée à comprendre en quoi l’excision des jeunes filles est mauvaise. J’ai aussi déménagé à Abidjan, la capitale. J’ai rencontré beaucoup de filles musulmanes qui, n’ont pas été excisées. Je ne pense pas que l’excision m'a aidée à rendre mon mariage meilleur.

            Pourquoi penses-tu que ce « rituel de passage » devrait être interdit ?

Il n’y a rien dans le coran qui dit que l’excision est bien pour les femmes. C’est simplement une coutume que les africains ont peur de bannir. Ils ne savent même pas pourquoi cette cérémonie existe. Ils ne pensent pas, ils n’en parlent pas. Ils ne sont pas assez éduqués.

            Quelle est l’opinion des autres villageois sur l’excision ?

Beaucoup de villageois sont contre cette pratique. Ils le font parce que c’est une tradition et qu’ils ont peur d’être rejetés. Un jour, une femme m’a dit qu’elle ne voulait pas exciser sa fille mais qu’elle devait le faire sinon plus personne dans le village ne lui parlerait. Les ivoiriens doivent comprendre que les traditions évoluent et changent. Elles ne sont pas toutes sages.

Dans le monde occidental, l’excision est considérée comme un acte inhumain difficile à imaginer. Pourtant il s’agit d’une reality pour plus de 2 millions de femmes en Afrique. Malgré le fait que cette opération soit officiellement interdite en Côte d’Ivoire, elle est pratiquée par environ 70% de la population musulmane du pays d’après l’organisation mondiale de la santé (OMS). L’éducation semble être la meilleure solution pour arrêter cette pratique et offrir une vie meilleure à de nombreuses femmes.

A propos de l'auteur:

Etudiante en deuxième année de licence à Washington DC, Isabelle Billon est une jeune femme d'origine ivoirienne. Féministe engagée, Pro-éducation, Isabelle Billon est une partisane absolue de l'égalité homme-femme. Pour lire plus d'informations à son propos, rendez-vous sur son blog: http://youngreflection.wordpress.com/about/

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A
Lorsque j'ai publié l'article sur Twitter, un follower m'a dit textuellement la chose suivante: L excision fait partie de notre culture africaine.Les vieux sages l' ont prescrit dans nos sociétés pour nous préserver des salopes". Il enfonce le clou: "Ce n' est pas ma croyance qui est ici en cause, je valorise juste la sagesse ancestrale africaine. Préservons notre culture". Qu'en pensez-vous de tout ça, de l'excision?
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